Nous avions dit avant de partir que nous souhaitions faire du wwoofing (je vous laisse regarder sur internet ce que ce terme veut dire pour ne pas trop en écrire…) mais en gros il s'agit de volontariat dans l'agriculture contre gîte & couvert.
C’est dans cette optique nous avons commencé à regarder près de Cusco ce que nous pouvions trouver comme lieu pour faire ça et ensuite enchaîner sur le Macchu Pichu. Après plusieurs rejets car déjà du monde ou sans réponse, une des personnes appelé "Octavio" nous a enfin répondu positivement.
Nous étions donc parti pour Abancay (voir la carte mise jour) en bus Cruz del Sur pour ne pas changer ^^. Arrivé à 6h30 du matin, nous entamons notre montée à pied dans cette ville tout en pente avec pour seul indication une adresse dans la ville... et bien évidemment dans cette ville, les noms des rues sont indiqués de manière très sporadique ;-). Du coup, nous avons bien tourné avant de trouver finalement en demandant à tout le monde où se trouve la maison d'Octavio notre futur hôte... Visiblement il était connu dans le quartier!!
Et là, nous y voilà... Après coup, j'aimerais utiliser un proverbe (Vrai) du Nord de la France qui colle à merveille à cette semaine passée à Abancay :
"Quand tu vas chez Octa, tu pleures 2 fois. Une fois quand tu arrives et une fois quand tu repars."
Comme vous pouvez le constater, le confort est sommaire. A notre arrivée, il nous explique que l'eau est coupée pendant la journée, qu'il n'y a que l'eau froide pour se laver, que la cuisine se fait sur un foyer à bois comme le montre la photo et qu'il y a des coupures d''électricité (du coup, vous imaginez pour internet)... Nous apprendrons plus tard pourquoi...
Mais pourquoi la Casa del Arbol ? Tout simplement car nous allons dormir dans un arbre comme pendant notre enfance. Notre hôte a aménagé une cabane dans des arbres (dont un avocatier dont nous gouterons les fruits plus tard... miam!!! ) et nous dormirons là. J'avoue que ça m'a fait un choc car je ne m'attendais pas à ça du tout...
Que dire de cette famille... Octa a son coin de terrain avec ses arbres. Ce philanthrope a l'accueil facile. Nous comprendrons vite qu'il s'agit d'un hyper actif, un peu artiste sur les bords, très débrouillard et surtout avec un coeur énorme. Il vit là avec sa mère (67 ans) & sa soeur qui a déjà deux enfants adolescents (oui la maman a eu 8 enfant d'où le nom d'Octavio car il est le petit dernier). Sa maman tient un petit magasin et dort derrière le comptoir derrière un drap & la soeur habite la maison adjacente avec sa fille & son fils.
Octa accueille autant les wwoofers (comme nous pensions être) que les couchsurfers (personnes s'inscrivant sur un site internet pour se faire héberger gratuitement pour une courte période)... Du coup cela fait du passage.
Nous comprendrons très vite qu'Octa ne sait pas dire non et avec le peu de moyen qu'il a, aide sa mère, les enfants du quartier et tente de faire avancer son projet de maison dans les arbres... Une personne au grand coeur qui a besoin d'aide et donne le peu qu'il a aux autres. Bref quelqu'un de bien et d'intelligent.
Si les premiers instants furent compliqués de part notre habitude au confort européen, nous avions à coeur d'apporter notre pierre à l'édifice et de lui rendre l'accueil qu'il nous offre.
Le programme de la semaine :
Le côté "Travail"
Les premiers jours furent rythmés autour du travail. Valentine aidait la maman à cuisiner car elle descendait tous les jours de la semaine vendre des plats en ville avec une brouette. Puis elle joua l'infirmière pour les enfants du quartier. Un des petits garçons s'était fait mordre par un chien. Visiblement rien de grave...
De mon côté, j'ai aidé à refaire le toit de la maison de la maman qui prenait l'eau... Bref, sans la langue on peut toujours se rendre utile ^^. Chose qui m'a énervé de mon côté, c'est que parmi ceux qui logeaient, peu aidaient spontanément et contrairement à ce que je m'attendais, c'est souvent ceux qui prônaient habituellement la vie en communauté (donc la tolérance et l'entraide - les "baba cool" comme je les appelle), qui aidaient le moins... Un poil dans la main messieurs, mesdames?
Cependant nous rencontrerons des personnes digne de respect. Parmis celles-ci, comment ne pas nommer Ruben, le seul type "baba cool" de la bande qui était en accord avec ses principes & qui était toujours là pour aider. Perso, je l'aurai bien vu Moine Shaolin ou devenir "sage dans la montagne" plus tard ^^. Nan vraiment une personne réfléchie, altruiste, calme & débrouillarde. Une personne similaire à Octa en somme. Ca ne m'étonne pas qu'ils se soient si bien entendus.
Je pourrais aussi citer d'autres personnes (la suissesse, les argentins) mais je ne vais pas vous embêter plus avec ça ^^. Bref on a rencontré tout de même de belles personnes.
Une fois le toit terminé, de peur de n'avoir rien à faire, j'ai entrepris la construction d'un escalier pour remplacer un qui était cassé... Je vous passe le temps que j'y ai passé et le fait que j'ai failli jeter l'éponge à la fin faute d'outils convenables. Heureusement Octa m'a à nouveau donné une leçon de démerde supplémentaire et c'était reparti ;-). Pour l'anedocte, je n'ai pas eu le temps de le finir mais j'étais à 90%...
Le côté "Loisirs" :
1 - Le Marathon
Malgré notre temps passé à "bosser", nous avons pu passer des moments de détentes avec Octa. La première journée de "loisir", nous sommes allés à 2h de bus d'Abancay dans la Montagne pour aller voir un marathon local... Si la majorité courraient en baskets, certaines courraient en sandales et jupe...
Si la balade sur le chemin de la course a été un moment sympa avec de belles vues, la cérémonie de remise des prix a été d'un ennui mortelle... Je pensais pas qu'on pouvait passer autant de temps à cirer les pompes des instances publiques & des policiers pour une course. Chacun son tour, chacun des élus se passait mutuellement de la pommade pendant que les pauvres participants rouges de sueurs, attendaient qu'une chose : leurs récompenses. Mais bon on a pu s'échapper un peu de là pour jouer au baby-foot.
Puis retour à la Casa.
2 - les Sources Chaudes :
Voilà plusieurs jours qu'Octa nous faisaient saliver en nous proposant d'aller à des sources chaudes près d'Abancay.
Finalement, nous partirons à 12, un soir comme prévu à 8h euh... nan 8h30... ah nan, il manque quelqu'un donc finalement 9h30... C'est facile pour y aller. il faut prendre un taxi juste en bas me dit Octa. Ok, 25min après on a toujours pas de taxi... pourquoi? Ah mais nan, on va chercher du vin là... à 10h du soir... normal.
Finalement on arrive aux Taxis... Mais il est où Octa? Ah si là... Ok, je monte dans ce taxi!!! Mais on va où? Ah il m'entends déjà plus... Bon on est parti à 6 dans un taxi pour 4, pareil pour les 6 autres & le chien. Jusque là, ça va... Mais pourquoi Octa a emmené son chien?? Tiens le taxi s'arrête dans une station service mais pourquoi? Il a de l'essence... Pourquoi les deux de devant descendent? Hein? On repart sans eux et ils marchent à côté du taxi? Ah si... j'avais pas vu le barrage de police... Ah mince, l'autre taxi s'est fait attraper...
Bon, voilà l'aperçu du départ aux sources chaudes... On retrouvera le lieu du bivouac à la frontale et on se baignera dans les sources chaudes de nuit après avoir allumé un bon feu! Val & moi, nous nous trouverons notre petit coin pour dormir à la belle étoile avec juste le bruit de la rivière! Et voilà ce qu'on a eu le lendemain ^^. Ca se passe de commentaires...
Puis nous rentrerons à pied. Sur le chemin du retour nous perdrons Rubben qui partira de son côté pour continuer son voyage. Bon vent l'ami!
Le moment famille :
Nous serons arrivés la bonne semaine. Nous avons eu la chance d'être là pour l'anniversaire de Justina (68 ans)!
Les moments galères.... Oui il y en a toujours faut pas croire.
L'électricité.
Tout d'abord, il y a eu ce moment où nous avons compris pourquoi il n'y avait pas l'électricité toute la journée... Un soir, nous entendons un gros bruit dans la rue devant la maison. En arrivant, on voit un tracteur, un câble au milieu de la rue & le compteur électrique arraché du mur de la maison avec des morceaux de parpaings autour...
En fait, Octa nous expliquera que cela fait 6 mois qu'ils n'ont plus les moyens de payer la compagnie d'électricité et qu'ils ont tendus un câble chez le voisin pour se connecter chez lui et lui paient l'électricité moins cher... mais bon ils ont toujours la facture chez l'EDF local qui accumule les intérêts et du coup maintenant, le câble allant chez le voisin a été arraché par le tracteur... Bref, plus d'électricité, plus de frigo pour la boutique de la maman...
Cela sera résolu le lendemain au final mais une bonne frayeur le soir même....
La santé de vos globe-trotteurs.
Car un voyage comme cela sans un pépin physique n'est pas à exclure, il n'aura pas fallu attendre pour nous. Le lendemain des sources chaudes, Valentine se foule la cheville. Nous sommes toujours vigilant mais visiblement c'est pas la très grosse foulure. Comme toujours dans ces moments, il faudra changer nos plans et ne pas aller tout de suite à Cuzco qui était à côté. Nous choisirons donc Arequipa - la cité blanche pour se mettre en mode touriste de base...
Et comme je veux pas qu'elle se sente seule avec un pépin, je mettrai mon grain de sel puisque après les multiples piqûres de "moucheron-moustique" (oui c'était entre les deux) sur tous les membres sans trop de conséquences, me voilà à développer un grand nombre de boutons qui forment un chemin sur mes cuisses, mon ventre et me démangent beaucoup... après quelques sueurs froides, une pharmacienne d'Arequipa nous dit : "A vous étiez à Abancay... je sais ce que c'est. C'est des puces de chien...". Bref, après une série de médoc et de pulvérisation de tous mes vêtements au "tue-puce", me voilà sortie d'affaire. Je vous éviterai les photos ;-)
En attendant, nous voici parti d'Abancay... avec un petit pincement au coeur tout de même...
Merci Octa & Justina! (et la grande soeur qui était très discrète mais oeuvrait dans l'ombre pour de bons petits plats!)